- Invisibilisation
La CRAIES a récemment crié victoire par rapport à l’annonce du gouvernement d’attribuer un budget pour la compensation du stage final en éducation. Toutefois, la CRAIES, représentée généralement et majoritairement par des hommes, n’a pas pris en compte les conditions vécues majoritairement par les personnes opprimées dans le genre à travers leur prise de position. Crier victoire sur la probable obtention d’un dédommagement financier invisibilise les discours féministes mis de l’avant durant les derniers mois sur les violences sexuelles en milieux de stage.
- Relations de pouvoir et violences sexuelles et psychologiques
En choisissant d’accorder une compensation plutôt qu’une rémunération, on ne reconnaît toujours pas la valeur du travail réalisé par les stagiaires. En effet, cette dévalorisation nous rend encore plus propices à l’exploitation et à la soumission, car cela nous place en position d’infériorité face aux autres professionnel.le.s dans les milieux de stage. Ayant un moindre pouvoir d’agir, de dénoncer ou de contester, il devient très difficile de se défendre contre les oppressions et les violences sous toutes ses formes.
N’étant pas reconnues comme travailleuses par les normes du travail, nous avons aucune défense contre les violences sexuelles et psychologiques. « Votre employeur doit prendre des mesures pour prévenir le harcèlement sexuel et y mettre fin, s’il y a lieu » (source: https://www.educaloi.qc.ca/capsules/le-harcelement-sexuel-au-travail). En tant que stagiaire non-rémunérée, ni le milieu de stage, ni l’université, n’occupe le rôle d’employeur : la non-reconnaissance des tâches que nous effectuons en stage comme un travail nous place donc, dans un flou administratif concernant les politiques relatives au harcèlement sexuel en milieu de travail.
– Membres du comité féministe en éducation